La Maïeusthésie: un accompagnement tout en douceur

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La Maïeusthésie est une posture d’écoute des ressentis basée sur la pertinence de ce qui se passe en nous. Il ne s’agit pas d’en comprendre les raisons mais simplement d’accueillir ce qui est là, sans jugement. De par son fondement, elle nous reconnecte donc à la justesse de ce qui se joue en notre for intérieur. Elle ne fait qu’accompagner la vie qui cherche à se déployer en nous et permet de ce fait de ressentir un apaisement profond.

Accompagner plutôt que lutter

Lorsqu’un problème se présente, deux choix s’offrent à nous. Le plus courant consiste à lutter contre le problème, à vouloir l’éliminer. L’autre moyen consiste à accompagner notre perception jusqu’au bout et à y révéler une pertinence.

Le traditionnel rejet de ce qui ne va pas

Lorsque nous souhaitons changer quelque chose en nous il est possible de le faire par différentes approches. Généralement, nous luttons contre ce que nous n’aimons pas. Par exemple si je n’aime pas procrastiner, je vais me forcer à ne plus le faire. Cela demande beaucoup d’énergie car il s’agit de combattre ce qui m’appelle naturellement. Je vais donc me dire : « Je ne DOIS PLUS procrastiner ». De cette volonté de changer va donc naitre cette injonction forte. Cette force va alors me permettre de lutter contre quelque chose et donc repousser, nier cette chose.

Percevoir la pertinence du symptôme

La maïeusthésie propose une autre approche. Une approche qui ne cherche pas à lutter contre ce qui se présente naturellement, mais qui va chercher à écouter sa pertinence. « En quoi est-ce juste pour moi de procrastiner ? ». Il n’y a pas à lutter mais à accueillir, à accompagner et à reconnaitre. Cela se fait sans avoir besoin d’énergie, sans lutte et sans forme de violence. En cela la maïeusthésie est une approche très douce. Elle ne souhaite pas éliminer ce qui ne va pas, mais reconnaitre la pertinence de ce qui est.

Lorsque cela se produit, nous ressentons un apaisement profond et une reconnexion à l’intérieur. Comme si nous avions ré-intégré une part de nous que nous pensions perdue. Il est fascinant de voir à quel point cette approche est efficace. En accueillant pleinement le symptôme (ici la procrastination), celui-ci nous guide jusqu’à ce qui appelle à être reconnu. Le symptôme est un moyen de parvenir à cette rencontre. C’est là son rôle. Et lorsque son objectif est atteint, il cesse d’être nécessaire et disparait.

Les résistances nous montrent le chemin

Au cours d’un accompagnement il arrive souvent que l’on ne veuille pas ou même que l’on ne puisse pas répondre favorablement à la proposition du praticien. Il s’agit d’une réaction tout à fait légitime et peu importe la raison, elle est toujours valable. Il ne sera jamais demandé à la personne accompagnée de faire ou de dire ce dont elle n’a pas envie. En le signifiant, elle montre que ce chemin n’est pas le bon. Le praticien ne cherchera donc jamais à forcer, bien au contraire. Il se sentira reconnaissant envers l’accompagné.e qui l’aura ré-orienté alors qu’il proposait une voie qui n’était pas pertinente.

À travers d’autres questions concernant les ressentis vis à vis de cette difficulté, l’accompagnant pourra faire de nouvelles propositions.

Voici un exemple :

  • Praticien: « Pourriez-vous mettre votre attention sur celle que vous étiez lorsque vous étiez enfant ? »
  • Accompagné.e: « Non, je ne préfère pas »
  • Praticien: « D’accord. En quoi est-ce mieux pour vous de ne pas le faire ? ». Ou: « Qu’avez-vous ressenti lorsque je vous ai posé cette question ? ».

Et ainsi il sera possible de poursuivre l’entretien en continuant sur les ressentis.

Revivre les faits n’est pas nécessaire

Revivre des évènements traumatisants

Dans la plupart des thérapies, lors d’une consultation il est généralement demandé à la personne qui consulte d’expliciter les raisons de sa venue en expliquant ce qui s’est passé. Quand il s’agit d’un traumatisme, cela implique que la personne doive revivre cette situation douloureuse. Dans certaines thérapies il est même nécessaire de passer par cette étape afin de reconditionner les ressentis de la personne vis à vis de cet évènement. Là encore cela demande beaucoup d’efforts et d’énergie et nécessite « d’affronter ses démons ». Ces pratiques peuvent être très efficaces et les mentionner ici n’a pas pour but de les dénigrer. Chaque thérapie apporte son lot d’avantages et de limites en fonction des personnes mais aussi du moment de notre vie.

Les êtres avant les faits

Dans l’approche de la maïeusthésie la priorité est donnée aux êtres plutôt qu’aux faits. Écouter les ressentis de la personne qui a vécu les faits est bien plus important que de comprendre ce qui s’est passé. D’une part cela permet au praticien et à l’accompagné.e de rester au contact du sensible et de ne pas se perdre dans des détails factuels qui font appel à l’intellect. D’autre part chaque personne pourra rapporter un vécu différent pour un même évènement. L’important est donc de savoir comment se sent la personne qui a vécu cet évènement. Pour cela il n’est pas nécessaire de revivre la situation. De plus il est impossible de changer les faits. Mais faire évoluer les sentiments qui y sont liés, ça c’est tout à fait possible.

C’est donc avec beaucoup de tact et de délicatesse que le praticien va reconnaitre et valider tous les ressentis exprimés. Certains n’avaient peut-être jamais été portés à la conscience de la personne elle-même. Certains faits peuvent être abordés, et c’est le cas la plupart du temps. Mais ils ne seront jamais priorisés par rapport aux êtres. Une séance de maïeusthésie peut donc tout à fait se dérouler sans que le praticien ne sache jamais ce qui s’est passé et cela n’empêche en rien le déploiement de ce qui a à être. Cela permet aussi à des personnes qui ne souhaitent pas dévoiler des faits ou des détails, d’être accompagnées aussi efficacement que d’autres.

Conclusion

La maïeusthésie apporte donc beaucoup de douceur grâce à son approche. Elle ne fait que reconnaître ce qui est là, sans jugement sans chercher à induire dans une direction quelconque. Elle reconnaît que chaque personne est différente et que chaque être possède ses propres ressources pour se sentir heureux et épanoui. Tout est là, dans la vie qui ne fait que s’exprimer à travers nous. Les accompagnements n’ont d’autre prétention que de proposer un espace sécurisant pour y goûter. Ils offrent ainsi un terreau fertile à l’émergence de notre Être profond et permettent son déploiement dans notre quotidien.

Et vous, avez-vous déjà expérimenté cette douceur et cette reconnexion avec la maïeusthésie ? Que vous a t-elle apporté ? Connaissez-vous d’autres aspects qui en font une pratique douce pour vous ? Partagez-moi vos commentaires. Je me ferai un plaisir de les lire 🙂.


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Commentaires

2 réponses à “La Maïeusthésie: un accompagnement tout en douceur”

  1. Avatar de ROUSSELLE MARIAM
    ROUSSELLE MARIAM

    Cher Dimitri,

    J’ai lu ton article avec grande attention et je tenais à te féliciter pour la clarté de ton article. Je n’ai jamais testé mais j’ai très envie de tenter l’expérience. Encore merci pour ton implication et ta douceur.

    1. Avatar de Dimitri Grosset

      Bonjour Mariam,
      Merci beaucoup pour ton retour. Je t’accompagnerais avec plaisir pour une séance découverte. Tu peux me contacter quand tu sentiras que c’est juste pour toi.
      À bientôt,
      Dimitri

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